Cavalière dans l’âme, je n’avais jamais imaginé l’être par l’arme. De l’arme à larme, il n y a qu’une distance.
Distance par la première mutation, et pas la moindre pour qui ne connaît pas l’Est…
Verdun ! Toute une histoire au propre comme au figuré.
Débarquement au milieu de nul part, sous une pluie qui tombe à l’horizontal. A Paris, il fait encore doux !
Regret à droite, Glorieux à gauche, et moi, Paumée dans mon car.
Arrivés par le premier train, nous trouvons un café ouvert pour tirer jusqu’à l’ouverture de l’agence. Une heure après, l’appartement est visité. Prochain train….18h !
Verdun, 6h de flânerie sous la pluie, 6h de « t’es sûr ? » et de mutisme stupéfait.
Paris, 6 semaines de « Il a choisi Verdun, il est ravi, moi… ca viendra ! » (à grand renfort de méthode Coué).
Et de larme à l’arme…
Voilà, je suis cavalière par l’arme, Verdun me voilà. Les joies du mariage changent la vie et la vision…
Donc il peut faire chaud et le « bleu horizon » n’est pas qu’un uniforme ! Mais ô surprise, il y a du monde et des bateaux sur les quais de Londres ! La ville est claire, la cathédrale est encore plus haute que le Goldorak soviétique qui impose la paix. Le poids de l’histoire doit se tenir dans cette statue… Nos visiteurs ont tous eu cette réaction : stupeur et sourire.
La Meuse est au lit, l’aviron lui fait des rides de jeunesse. On rame à Verdun, on courre à Thierville.
A mes amis, loin de l’Est, non la cathédrale ne sonne pas le glas à midi, non il n’y a pas de tranchée au milieu de la ville ! Je concède les corbeaux cafardeux augurant la nuit.
Verdun, en quelques semaines, c’est une ville claire, vivante entre 10 et 12h puis 14 et 18h, une ville où les voitures s’arrêtent avant même qu’on ait eu l’idée de traverser, une ville de garnison où le kaki a été nettement délavé. Une ville enfin humaine, accueillante, souriante. Une vie qui met fin aux stéréotypes régimentaires, non les épouses ne portent pas le grade de leur mari, non je ne suis pas cataloguée comme « femme d’officier ou sous officier » ! Verdun et les femmes ont la vie dure mais la tête dure.
Je suis complètement à l’Ouest, du coup, à l’Est, tout est nouveau (merci Monsieur Remarque pour la modification de votre ouvrage) ! Nous partons dans notre char Leclerc sur roue à Metz qui demande que l’on revienne pour en apprécier les charmes peut être cachés (je suis très optimiste !). Nous partons à Nancy, qui nous happe par les fastes de la place Stanislas, par les douceurs des Sœurs Macarons. Les villes sont très différentes, chacune leur histoire.
Ce ne sont pas les deux offices du tourisme qui me font dire qu’il y a beaucoup à découvrir à Verdun, c’est juste la très courte expérience de bébé chasseresse. Les habitudes parisiennes s’estompent, c’est à moi de sourire devant les mines déconfites des visiteurs !
Moi je suis bien… à Verdun.
J’attends le brouillard et le froid promis, j’attends la suite, les premières OPEX, les joies et les larmes de… l’arme !